Prévenir les traumatismes liés à la pêche sportive

17/03/2014 22:41

1) Prévenir les douleurs d'épaule :

De nombreux sports sollicitent les épaules de façon intense. Par exemple au Surfcasting, le joueur utilise cette articulation de manière dynamique (différents techniques de lancer), statique (La prise d'une canne) ou par réaction "réflexe" (lors de la touche).


L’épaule est ainsi soumise à de très fortes contraintes mécaniques qui peuvent entraîner des traumatismes.
- Quelles sont les principales pathologies traumatiques de l’épaule ?
- Comment les prévenir ?
- Quels exercices peut-on proposer à titre préventif ?

 

Rappels anatomiques de l’articulation de l’épaule
L’épaule est un ensemble composé de cinq articulations :
1/ L’articulation scapulo-humérale, qui relie l’os du bras à l’omoplate. C’est une articulation mobile dans trois plans.
2/ L’articulation acromio-claviculaire, qui relie la clavicule à l’omoplate.
3/ L’articulation sterno-claviculaire, qui relie le sternum à la clavicule.
4/ L’articulation scapulo-thoracique, qui est en fait un plan de glissement entre l’omoplate et le grill costal.
5/ La bourse séreuse sous-acromio-deltoïdienne, une "fausse articulation".

Les éléments stabilisateurs passifs et actifs sont :
- les capsules articulaires,
- des ligaments,
- un bourrelet fibro-cartilagineux,
- les muscles de la coiffe des rotateurs, sous-scapulaire, infra-épineux, petit rond, supra-épineux.

 

Pathologies traumatiques de l’épaule des pêcheurs
Certains spécialistes les classent selon leur gravité :
- instabilités et douleurs.
- conflits et tendinopathies.
- lésions neurologiques micro-traumatiques.
Ces pathologies sont décrites ci-dessous. Il existe d’autres classements, selon leur cause, leur localisation, les tissus touchés...

L’épaule instable et douloureuse
Il s’agit d’une lésion des ligaments de l’épaule (ligament gléno-huméral inférieur le plus souvent) qui, déchirés, ne peuvent plus remplir leur rôle stabilisateur.

 L’instabilité douloureuse de l’épaule peut être due à :
- des surfaces articulaires insuffisamment congruentes,
- un geste d’une trop grande amplitude,
- un mouvement réalisé avec une vitesse très élevée,
- une musculature insuffisamment développées,
- une faible proprioception,
- une technique gestuelle dégradée.

Ce problème est souvent banalisé lorsque le patient est capable de replacer son épaule lui-même, mais cela peut entraîner une luxation récidivante de l’articulation. Non traitée, cette instabilité peut dégénérer en une véritable infirmité. La répétition des luxations va éroder l’os à cause du frottement de la tête humérale contre le bord antérieur de la glène de l’omoplate (scapula). L’usure de l’os augmente les risques de luxation.

Les conflits et tendinopathies
Leurs causes peuvent être classées en deux catégories :
1/ celle liées à la sollicitation tendineuse,
2/ celles liées à l’usure tendineuse à cause d’un conflit entre un tendon et un élément anatomique.
Le pêcheur peut être sujet au conflit sous-acromial (ligament coraco-acromial et acromion) et/ou au conflit postéro-supérieur (bord postéro-supérieur de la glène et partie postérieure du supra-épineux et antérieure de l’infra-épineux).

Cette figure illustre par exemple le conflit entre la face profonde de l'insertion du sus-épineux et le bord postéro-supérieur de la glène en position d'armer.

Les lésions neurologiques micro-traumatiques
Selon Ferretti & Col. (1987), les lésions neurologiques sont très fréquentes dans les sports de lancer comme le surfcasting. Elles touchent principalement le nerf thoracique long (grand dentelé) et le nerf supra-scapulaire (sus-scapulaire).

Prévention par l’entraînement
La prévention passe par :
- la correction du geste technique,
- le renforcement musculaire,
- le travail de proprioception.


Ceci ne doit pas faire oublier l’entretien voire l’amélioration de la mobilité par les étirements.
La correction du geste technique implique que le sportif modifie sa manière de faire, ce qui est souvent très difficile. Mais, cela peut dans certains cas permettre de réduire considérablement les contraintes exercées sur l’épaule. Ceci est valable en particulier dans le cas de lésion du nerf supra-scapulaire. Par exemple au volley, quand le joueur croise son attaque, il doit diminuer l’adduction horizontale en fin de geste. En effet, cette adduction horizontale favorise un étirement du nerf. Le joueur devra alors privilégier des attaques dans l’axe. Pour rendre possible cette modification du geste technique, on demandera au joueur une course d’élan perpendiculaire plutôt que parallèle au filet. Cela aura pour effet de limiter cette contrainte en adduction.

Le renforcement musculaire et le travail de proprioception jouent également des rôles préventifs déterminant. L’objectif du travail de proprioception est de stimuler l’activité des muscles profonds, qui assurent l’ajustement fin du geste. Le principe est de varier les situations pour stimuler les capacités de stabilisation articulaire assurée par le système neuromusculaire, en statique et en dynamique. En ce qui concerne l’épaule du pêcheur, il s’agit d’abord de solliciter les muscles de la coiffe des rotateurs. En effet, ces muscles profonds assurent également la coaptation de l’articulation scapulo-humérale donc stabilité de l’épaule. Ceci ne dispense pas de renforcer le deltoïde, en particulier son faisceau antérieur qui est rotateur interne du bras et son faisceau postérieur qui est rotateur externe du bras.
Les formes de contraction utilisée lors de la musculation devront respecter les contraintes réelles de l’épaule lors du smash :
- le renforcement isométrique pour des fixateurs de l’omoplate. En effet, l’armé se termine par une phase statique,
- le renforcement concentrique pour les rotateurs internes,
- le renforcement excentrique pour les rotateurs externes.
Pour l’entretien voire l’amélioration de la mobilité, deux formes d’étirements devront être réalisées. Des étirements passifs avant et après la pêche, d’entraînement ou de séance de musculation. Des séances dédiées aux assouplissements en appliquant la méthode contracté-relâché-étiré.

 

Conclusion

La sollicitation de l’épaule à des vitesses très élevées et dans des amplitudes articulaires inhabituelles, de manière statique ou brutale, peut générer des traumatismes.
La cause d'une douleur de l'épaule dans un sport de lancer est parfois difficilement identifiable car les structures potentiellement lésées sont nombreuses et, dans certains cas, plusieurs éléments (nerf, tendon…) peuvent être touchés. Un examen clinique complet et précis est nécessaire afin d'adopter une conduite thérapeutique adaptée.
Pour l’entraîneur, un travail de préparation physique adapté doit donc aussi remplir un rôle préventif. Il permettra ainsi de réduire les risques de traumatismes par un renforcement musculaire ciblé mais également grâce aux étirements et à un réapprentissage du geste technique.

 

2) Tendinite du coude



Les épicondylalgies, longtemps appelées épicondylite et épitrochléite, se manifestent par des douleurs au coude, qui irradient parfois jusqu’au poignet. La douleur persiste habituellement pendant quelques semaines, parfois plusieurs mois. Dans 1 % des cas, les symptômes se prolongent pendant plus d’un an.

Une douleur irradiant depuis la partie extérieure (épicondylalgie externe) ou intérieure (épicondylalgie interne) du coude vers l’avant-bras et le poignet. La douleur s’accentue lorsqu'on agrippe un objet ou qu’on donne une poignée de main. La douleur irradie parfois lorsque le bras est immobile. Une sensibilité au toucher dans la région extérieure (épicondylalgie externe) ou intérieure (épicondylalgie interne) du coude. Rarement, il y a une légère enflure du coude.

Elles surviennent à la suite de la répétition fréquente d’un même mouvement de la main et du poignet. (Pêcher, Tennis, au désherbage du jardin, à l’usage professionnel du marteau, au transport de valises lourdes, au maniement de la souris d’ordinateur et à la frappe des touches du clavier, etc.)

Habituellement, c’est le fait de forcer le poignet vers le bas ou vers le haut qui devient nocif. Lorsqu’on reproduit souvent les mêmes gestes ou que l’on force de manière inadéquate, de petites blessures apparaissent dans les tendons. Ces microtraumatismes entraînent une diminution de l’élasticité des tendons. L’usure du coude ou l’irritation des nerfs dans le voisinage du coude pourrait aussi être la cause de douleurs et d’inflammation. Même si ces lésions ne provoquent pas toutes les fois une inflammation des tendons, les tissus avoisinants peuvent s’enflammer et nuire à l’articulation du coude.

Facteurs de risque

Dans l’exercice d’un sport
Une musculature insuffisamment développée pour l’effort demandé.
Une mauvaise technique de jeu.
L’utilisation d’un équipement qui ne correspond pas à la taille et au niveau de jeu.
Une activité trop intense ou trop fréquente.

Prévention

Mesures préventives de base, recommandations générales

  • Garder la forme physique en faisant des exercices qui stimulent les rythmes cardiaque et respiratoire (marche, course, vélo, natation, etc.).
  • Renforcer les muscles extenseurs et fléchisseurs du poignet est un élément primordial de la prévention. .
  • Faire des exercices d’échauffement de tout le corps avant le sport ou le travail.
  • Prendre fréquemment des pauses.

 

 

3) Prévenir les douleurs de dos :

Le rachis du sportif est soumis à d'importantes contraintes mécaniques qui s'exercent sur les structures disco-ligamentaires et articulaires. Les structures tendino-musculaires de la zone lombo-abdominale constituent la première ligne de défense du rachis. Si les sportifs sont naturellement mieux armés musculairement pour lutter contre les lombalgies, ils sollicitent aussi davantage leurs lombaires et ne sont donc pas épargnés par les différentes formes de lombalgies

Le sport est bien utile pour entretenir la musculature, d'accord; mais ne peut-il pas agresser la colonne à la faveur d'un faux-mouvement, d'un effort trop violent, d'une chute? Le sport peut déclencher des problèmes, c'est vrai. Mais ceux qui ne le pratiquent pas en ont bien davantage! Les ennuis liés au sport s'arrangent généralement d'eux-mêmes avec un peu de repos. Ils peuvent être prévenus avec quelques conseils: faites ce que vous savez bien faire, de préférence les sports avec lesquels vous avez grandi; ne négligez pas votre échauffement, pratiquez régulièrement, surtout si vous êtes en phase de redémarrage: vos courbatures partiront d'autant plus vite que vous retournerez rapidement exercer vos muscles.

 

QUELLES SONT LES ORIGINES DES LOMBALGIES ?

Les lombalgies sont le résultat cumulatif de plusieurs facteurs qui s'additionnent avec les années. Un jour, un effort mineur, tel que se baisser pour ramasser une feuille de papier, peut être la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! VOUS DEVENEZ ALORS UN LOMBALGIQUE ou "MALADE DU DOS"!!!

Les causes majeures des lombalgies sont :

  1. Traumatismes physiques répétitifs.
  2. Surcharge pondérale.
  3. Mauvaise posture.
  4. Manque d'exercices physiques et mauvaise mécanique corporelle.
  5. Stress psychologique.

Le Dos et le Sport

Le sport et l'exercice sont excellents pour votre dos - mais pas n'importe quel sport ! Certains sports sont meilleurs que d'autres. Toutes les activités physiques peuvent provoquer des problèmes de dos lorsqu'un certain nombre de règles ne sont pas respectées.

Les règles suivantes sont valables pour tous les sports :

  • Choisissez un sport que votre dos est capable de faire.
  • Adaptez votre exercice et votre sport à votre corps et à votre âge ! A 40 - 50 ans, vous ne pouvez pas faire avec la même agilité et même intensité ce que vous faisiez à 20 ans.
  • L'exercice physique devrait enlever le stress, vous détendre, renforcer le dos et ne devrait pas être considéré comme une bataille entre votre esprit et votre corps. Il devrait être amusant et non pas une obligation ou corvée.

Maintenant

  • Préparez votre corps avec un échauffement progressif, régulier et un bon entraînement.
  • Apprenez la bonne technique pour le sport que vous avez choisi. Même les activités recommandées pour le dos peuvent devenir dangereuses lorsqu'elles sont incorrectement pratiquées.
  • Utilisez du matériel adapté et correct : chaussures, méthode de pêche, etc...

N'oubliez pas

  • De boire régulièrement de l'eau pendant vos activités. Ceci réhydratera vos disques lombaires.
  • De vous arrêtez si vous avez mal ! Soit vous ne faites pas correctement votre activité, soit votre corps n'est pas capable de pratiquer ce mouvement. Ne forcez jamais votre corps. De nombreuses personnes pensent que "plus cela fait mal, mieux c'est". Cela n'est pas vrai ! Si cela fait mal... arrêtez !

Pour les pêcheurs :

  • Choisir une canne qui correspond à sa musculature (pas trop lourde). 
  • Une canne trop lourde augmente le risque d’épicondylalgie, de même qu’un moulinet trop petit ou trop lourd. Consulter un professionnel.
  • Un sportif qui veut augmenter la cadence de son entraînement devrait le faire de manière progressive.
  • Veiller à développer et à maintenir une bonne force musculaire du tronc. Chez certains pêcheurs, les muscles du haut du dos sont faibles et n’offrent pas assez de puissance dans l’épaule. Pour compenser cette faiblesse, ces joueurs utilisent plus souvent l’épaule pour augmenter la force du lancer.
  • Adopter une bonne position pour lancer. Le blocage en fin de lancé « en retard » crée un stress supplémentaire dans le coude. Et cela peut être la conséquence d’un mauvais jeu de pieds ou d’une mauvaise posture du dos.
  • Il faux bien tenir la canne au centre pour réduire les vibrations, qui sont absorbées par le poignet et le coude.
  • Lors du retour à la pêche à la suite d’une blessure, mettre une bande épicondylienne rigide à un ou deux pouces sous le coude. Cela peut aider à réduire la tension sur les tendons douloureux, mais ne remplace pas les traitements.

Les conseils de prévention

  • L’échauffement accompagné d’étirements est la préparation indispensable à tout entraînement. Courir et sautiller sur place sollicitent vos systèmes cardiovasculaire et respiratoire. Les étirements préparent vos muscles et vos articulations à l’effort. Cet échauffement doit s’achever par des gestes spécifiques du sport, effectués de manière douce.
  • Pour éviter les entorses, on peut utiliser des bandes de protection adhésives ou cohésives (strapping) qui limitent les mouvements sur les côtés.
  • Évitez le surentraînement. Les fractures de fatigue et les tendinites guettent celui qui croit augmenter ses chances de devenir une star internationale en passant un maximum de temps sur le terrain. Écoutez votre corps et n’allez pas au-delà de la fatigue.
  • Même si ces sports peuvent se pratiquer hors du cadre d’un club, sur des terrains municipaux par exemple, consultez votre médecin ou kinésithérapeute pour bénéficier des conseils d’un entraîneur. Celui-ci vous permettra d’améliorer vos performances et votre tactique sans prendre de risques pour votre santé.
  • Lors d’un match, pensez à boire régulièrement.

Consignes

  • Faire l'étirement sans temp de ressort ni mouvement brusque.
  • Tenir la position 10 secondes.
  • 3 répétitions par étirement.
  • L'étirement ne doit pas être douloureux pour être efficace. Soufflez pendant l'étirement!

Les longs étirements provoquent une diminution conséquente de la force musculaire; il ne faut donc pas dépasser 10 secondes

—————

Précédent